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NOTES ET VARIANTES, VERS 2095-2115

ne donna plus de lumière, et maint homme craignit pour sa vie. Saint Gilles dit que ce miracle arrivait à cause de Roland, parce qu’il devait mourir ce jour-là. » (V. notre Introduction, p. lxiv et ss.) Voilà quels sont les témoignages de la légende au sujet de saint Gilles. De là à le supposer auteur d’une geste écrite, d’un récit de ce combat dans « une charte conservée à Laon », il n’y a pas loin, pour qui connaît les coutumes littéraires du moyen âge. « Il n’est pas étonnant, avons-nous dit ailleurs, qu’on ait mis sur le compte d’un saint aussi populaire une relation apocryphe de la défaite de Roncevaux. » Et il ne faut rien chercher de plus dans les quatre vers qui sont l’objet de cette note. Telle était, telle est encore notre conclusion. ═ Le scribe italien qui a écrit le manuscrit de Venise IV n’a pas compris saint Gilie, et a substitué : Li ber san Guielmo.

Vers 2095. — Lire mustier. V. la note du vers 1500.

Vers 2097. — Lire cartre. (Cf. le vers 1084.)

Vers 2099.Gentement. L’n n’est pas dans le manuscrit.

Vers 2100.Chalt. O. Nous avons préféré chald, qui se trouve au vers 950, et est plus étymologique. Peut-être cald.

Vers 2101.Dulor. O. V. la note du vers 489.

Vers 2102. — Sur le mot temples, voy. la note sur les neutres, au vers 9. ═ Temples étant ici du masc., il faut, au cas sujet, rumpuz, au lieu de rumput. O. ═ Por. O. V. la note du vers 17.

Vers 2103.Volt. O. V. la note du vers 40. ═ P.-e. viendrat.

Vers 2104.Olifan. O. V. la note du vers 1059.

Vers 2106.Nos. O.

Vers 2108.Guares. O. Erreur du scribe. ═ Livrat. Mu.

Vers 2110.Grasles. O. Nous avons adopté la forme graisles, qui est la plus fréquemment employée et est conforme à la phonétique de notre texte. ═ Ost étant du féminin, il faut ceste.

Vers 2114. L’un. O. Pour le cas sujet, l’uns. ═ Karlun. O. Voy. la note du vers 94. ═ Avrum. Mu. ═ Lire Dit. O.

Vers 2115. — Le manuscrit de Paris a reproduit à peu près exactement le couplet de l’ancien texte, avec ses assonances grossières par la dernière voyelle sonore. Le manuscrit de Venise VII, au contraire, a refait toute cette laisse sur une assonance rigoureuse, sur une rime. Nous donnons ici ces deux textes comme exemple frappant de la diversité des procédés à l’usage de nos rajeunisseurs. Les uns refaisaient tout ; les autres faisaient entrer dans leur composition nouvelle quelques fragments de l’ancienne. Voici la version de Paris : Dient païen : « L’Empereres repaire. — De ceuls de France poez oïr les graisles. — Se Karles vient, duel i auronz et perde. — Se Rollans vit, notre guerre est nouvelle. — Perdue avons Espaigne la grant terre » — Lors se rassemblent