Page:Gautier - La Chanson de Roland - 2.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOTES ET VARIANTES


Vers 1.Emperere. Dans le manuscrit de la Bodléienne, on lit tantôt emperere, tantôt empereres. Nous avons partout adopté la première de ces formes, nous basant sur les principes suivants : 1° « D’après le texte d’Oxford, les Substantifs masculins et féminins de la troisième Déclinaison, qui n’avaient pas en latin une s finale à leur nominatif singulier (imperator, homo, vigor), ont donné naissance à des noms français qui, en général, ne prennent point cette s au cas sujet du singulier (emperere, hom, vigur). — 2° Ces Substantifs français devaient un jour, il est vrai, prendre cette s par analogie, et quelques-uns avaient déjà commencé de la recevoir ; mais cette évolution, à coup sûr, n’est pas achevée dans le texte le plus ancien de la Chanson de Roland. — 3° C’est ainsi que nous trouvons, au cas sujet du singulier : Traïsun (v. 1458) ; dulur (2030) ; muiller (2576) ; cunfusiun (2699 et 3276) ; honor, onur (2890, 922) ; car, de caro (2942) ; meillor (3532) ; vigur (3614) ; lion (2436) ; garçun (2437) ; ocisiun (3946) ; empereor (1942) ; major (1984) ; hom (3974, etc. etc.) ; prozdom (1474) ; chançun (1466) et cançun (1614) ; avisiun (836), etc. — 4° À cette règle générale on peut seulement opposer quelques exceptions qui s’expli-