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NOTES ET VARIANTES, VERS 695-706

Vers 695.Recevrat. Mu. V. la note du v. 38.

Vers 696. — Lire juintes, comme aux vers 2015. Cf. 923 et 2240. ═ Lire iert. O. V. la note du v. 517. ═ Comandet. O. Pour le changement de l’o en u, voyez la note du v. 309. — À cause du cas sujet, cumandez.

Vers 697.Vos. O.

Vers 698.Graciet. O. Pour le cas sujet, il faut graciez.

Vers 699. — Lire bien. ═ Avrez. Mu. V. la note du v. 38.

Vers 700. — Lire cele. ═ Et graisles. Cf. les vers 1453, 1832, 2150, 2116, 3136, 3158, 3194.═ Au vers suivant, lire plutôt sumiers. Ce mot se trouve uniquement, comme assonance, dans les couplets en ier.

Vers 702.Achiminez. O. Pour le cas sujet du pluriel, il faut achiminet. V. aussi la note du v. 365.

Vers 703.Guastede. O. Il y a dans notre poëme trois familles, nous allions dire trois couches de Participes passés. Les premiers sont les plus anciens, où le t de la terminaison latine en atus, ata s’est conservé, où du moins il est représenté par un d. Tels sont guastede, cruisiedes (2250). Ces vieux participes sont très-rares. Les plus nombreux sont ceux en et au masculin, en ée au féminin. Et déjà il y a des participes en é, comme les nôtres : tel est encrismé. (V. 1216.) Nous avons dû réduire à une seule forme tous ces participes, et nous avons adopté celle qui est de beaucoup la plus commune. Or, mille fois au moins contre une, on trouve la terminaison et, ée.

Vers 706.Vers dulce France chevalchet l’Emperere. Nous plaçons ici notre « note générale sur la géographie de la Chanson de Roland ». C’est ici, en effet, que commence réellement l’Itinéraire de Charles et celui de Roland.

I. Positions occupées par les deux armées au début de la Chanson de Roland : Saragosse et Cordres. Lorsque commence l’action de notre poëme, Marsile et l’armée païenne occupent Saragosse. (V. 10 et suivants.) D’un autre côté, Charlemagne et l’armée française sont devant Cordres (v. 71), qui est emportée d’assaut. (V. 96 et suivants.) ═ Où est Cordres ? Faut-il, comme tous les traducteurs du Roland, traduire ce mot par « Cordoue » ? On a déjà montré, avec raison, qu’une telle assimilation est rigoureusement impossible. En effet, quand les messagers de Marsile vont en ambassade de Saragosse à Cordres (v. 96), et quand Ganelon se rend avec eux de Cordres à Saragosse (v. 366), ils ne paraissent pas mettre un long temps à faire le chemin.═ M. G. Paris (Revue critique, 1869, n° 37, p. 173) prétend que ce voyage ne dure qu’un jour. Le texte ne confirme pas très-nettement cette allégation (St. viii) ; mais il est évident que la chose se fait assez rapidement, sans fatigue, et que les ambassadeurs de Marsile et Ganelon n’ont pas, comme s’il s’agissait vraiment de Cordoue, à traverser toute l’Espagne.