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NOTES ET VARIANTES, VERS 622-634

sur les armures (au v. 994). ═ Le texte de Versailles est précieux : Entre le heut et le pont qui est en son. — De l’or d’Espaigne vaut dis mille mangons. ═ Il est connu que les mangons sont une sorte de monnaie. (V. Ducange, au mot Mancusa.) Mais le sens est d’ailleurs assez difficile à établir. S’agit-il d’une épée dans le pommeau de laquelle on a mis des pièces d’or ? C’est ce que semblerait dire le vers 1528 : Il li dunat s’espée e mil manguns ; et ce vers, en effet, se rapporte au même fait que le vers 621. Ne s’agirait-il pas de pièces d’or, de marcs d’or que l’on aurait soudés ou fondus entre le pommeau et la garde de l’épée ? ou seulement à la garde ? N’est-il question que de la valeur métallique de cette partie de l’épée ? La difficulté subsiste.

Vers 622.Amistiez. O. À cause du cas régime, et parce que ce mot se trouve, comme assonance, dans les couplets en ier, lire plutôt amistiet. ═ Vos. O.

Vers 623.Nos. O.

Vers 624.Trover. O. D’après la phonétique de notre Ms., la vraie forme est truver, qui se trouve aux vers 2735 et 2859. ═ Poüsum. O. La forme correcte nous est donnée sept vers plus loin : c’est poüssum.

Vers 627.Après (i). Mi. G. Mu. On peut lire i dans le manuscrit ═ Un paien. O. Pour le cas sujet, il faut : uns paiens.

Vers 629.Unches. On trouve ce mot sous quatre formes dans notre texte : Unkes, unches, unques, unc. Nous avons déjà expliqué l’s finale qui se retrouve dans sempres, alques, primes : il nous reste à étudier ces différentes formes dérivées d’unquam. Unkes est celle qui se rencontre le plus souvent. (Vers 1108, 1208, 1857, 1865, 2046, 2134, 2223, 2384, 2495, 2639, 3261, 3322, 3531, 3587, 3638.) Unches vient ensuite. (Vers 629, 640, 920, 1044, 1461, 1563, 1638, 1647, 2501, 3212, 3231.) On ne trouve unc que trois fois (vers 1040, 1769, 3516) et, unques qu’en un seul endroit. (Vers 2888.) Nous avons donné ces indications avec soin, parce que de ces différentes formes d’un même vocable, on a prétendu conclure à la composition de notre poëme par deux auteurs ou à sa rédaction par deux scribes. C’est une question que nous avons traitée ailleurs. (Introduction, p. lxix.) Qu’il nous suffise de dire ici qu’entre ces quatre formes nous avons choisi la plus usitée, et, en même temps, la plus étymologique.

Vers 630.Nos. O.

Vers 632. — (Li.) G. Mu.

Vers 634. — Dans le manuscrit on a corrigé le mot Bramimunde, et la seconde partie de ce mot a été ajoutée après coup. Le fait est assez important à constater, puisque Bramimunde est ailleurs appelée Bramidonie, et que c’est encore un de ces signes auxquels on croyait reconnaître la composition du Roland par deux auteurs. Braminunde