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LA CHANSON DE ROLAND

« Des dames nobles et de haut lignage. »
Grande est la foule réunie aux bains d’Aix ;
On y baptise la reine d’Espagne
Sous le nom nouveau de Julienne.
Sachant bien ce qu’elle fait, elle devient, elle est chrétienne…


FIN DE LA CHANSON


CCXCVII


Quand l’Empereur eut fait justice ;
Quand sa grande colère se fut un peu éclaircie ;
Quand il eut mis enfin la foi chrétienne en Bramimonde,
Le jour était passé, la nuit sombre était venue…
Le Roi se couche dans sa chambre voûtée ;
Saint Gabriel descend vers lui, et de la part de Dieu vient lui dire :
« Charles, Charles, rassemble toutes les armées de ton empire ;
« À marches forcées, va dans la terre de Bire,
« Va secourir le roi Vivien dans Imphe,
« Dans cette cité dont les païens font le siége,
« Et où les chrétiens t’appellent à grands cris. »
L’Empereur voudrait bien n’y pas aller :
« Dieu ! s’écrie-t-il, que ma vie est peineuse ! »
Il pleure de ses yeux, il tire sa barbe blanche…


Ici finit la Geste que chante Turoldus.