Ce sera le comte Ogier le Danois, le brave combattant,
Qui commandera les gens de Bavière. Belle compagnie, en vérité !
L’empereur Charles a déjà trois corps d’armée ;
Naimes compose le quatrième
Avec des barons qui sont d’un grand courage :
Ce sont des Allemands d’Allemagne,
Qui, au dire de tous les autres, ne sont pas moins de vingt mille.
Leurs chevaux sont bons, et leurs armes aussi.
Plutôt que de quitter le champ, ils mourront.
Leur chef est Hermann, le duc de Thrace :
Plutôt que de faire une lâcheté, il mourra.
Le duc Naimes et le comte Jozeran
Ont fait la cinquième colonne avec les Normands ;
Ils sont vingt mille, au dire de toute l’armée.
Leurs armes sont belles, leurs chevaux bons et rapides.
Les Normands mourront, mais ne se rendront pas.
Il n’y a pas sur terre une race qui les vaille au champ de bataille.
C’est le vieux Richard qui marchera à leur tête,
Et il donnera de bons coups de son épieu tranchant.
Le sixième corps d’armée est composé de Bretons ;
Ils sont bien trente mille chevaliers.
Ils ont, à cheval, tout l’air de vrais barons.
Leurs lances sont droites, avec leurs gonfanons au bout.
Leur seigneur s’appelle Eudes ;