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LA CHANSON DE ROLAND

« Pour vous, passez les défilés en toute sûreté ;
« Tant que je vivrai, vous n’avez personne à craindre ! »


LXIV


Le comte Roland monte alors sur son destrier :
À ses côtés vient se ranger Olivier, son compagnon ;
Puis Gérin ; puis Gérer, le preux comte ;
Puis Othon et Bérenger,
Puis Samson et Anséis le Vieux.
Girard de Roussillon, le fier, y est aussi venu,
Avec le riche duc Gaifier.
« Par mon chef, s’écrie l’Archevêque, j’irai, moi aussi.
« — Et j’irai avec vous, dit le comte Gautier.
« Je suis l’homme de Roland, et ne dois point lui faillir. »
Ils se choisissent entre eux vingt mille chevaliers.


LXV


Le comte Roland appelle Gautier de l’Hum :
« Prenez mille Français de notre terre de France ;
« Occupez les défilés et les tertres,
« Afin que l’Empereur n’y perde aucun des siens.
« — Pour vous je le dois bien faire, » répond Gautier.
Avec mille Français de leur terre de France,
Gautier parcourt les défilés et les tertres.
Point n’en descendra, si mauvaises que soient les nouvelles,
Avant que sept cents épées aient été tirées du fourreau.
Le roi Almaris, du royaume de Belferne,
Lui livra ce jour même une formidable bataille...