Page:Gautier - La Chanson de Roland - 1.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
cxcij
INTRODUCTION

Maur[1]. Telle est la dernière polémique qu’ait soulevée notre Roland. Mais au moment où nous écrivons ces lignes, de nouveaux livres s’impriment, de nouveaux travaux se préparent. Le bruit court que M. Hoffmann a terminé son édition de notre Chanson dont trois exemplaires, dit-on, circulent en Allemagne. Au bas de chaque page, et en regard du texte d’Oxford, M. Hoffmann publiera celui de Venise, dont quelques fragments seulement sont connus du public. Nous avons déjà fait connaître le dessein qu’a M. G. Paris d’éditer le manuscrit de Paris, où sont conservés tant de vers, tant de couplets antiques. D’un autre côté, M. d’Avril songe à donner à sa Traduction une popularité plus profonde et plus étendue. Je sais enfin, je sais des peintres et des sculpteurs qui se proposent de chercher bientôt dans notre Chanson des sujets véritablement héroïques…

Et quelle est l’œuvre qui provoque toutes ces études, qui excite tout cet enthousiasme ? C’est un poëme du XIe siècle, qui était absolument inconnu il y a quarante ans. Tel est le pouvoir de la Beauté vraie. Elle demeure parfois enfouie durant plusieurs siècles ; mais le jour vient où elle est arrachée aux ténèbres, à l’oubli. Et elle lance alors des rayons aussi brillants qu’en sa première nouveauté, des rayons qui éclairent et ravissent le monde entier !


XIX. — quelques mots sur cette nouvelle édition du roland. — conclusion


Nous venons d’énumérer tous les travaux de vulgarisation et de critique dont notre Chanson a été l’objet depuis le commencement de ce siècle ; nous avons cité les éditions de MM. F. Michel, Génin et Müller, les traductions de MM. Génin, Saint-Albin et d’Avril, les analyses de MM. Delécluze et Vitet. Et

  1. Revue critique, 1869, no 37, p. 173.