prochaine (!!) publication du Roncevals, par M. Guyot des Herbiers.
Cinq ans plus tard, un savant modeste[1] prenait la place de M. Guyot des Herbiers et ne reculait pas devant une entreprise qui, à cette époque, paraissait plus qu’à moitié héroïque. S’il fut encouragé et aidé, ce ne fut certes point par les continuateurs de l’Histoire littéraire. Quelques pages du tome xvi[2] se rapportaient bien à nos Chansons de geste[3] ; mais elles étaient de M. Daunou, qui ne comprit jamais l’importance, même historique, de nos vieux poëmes. Bref, la science n’était pas faite, et, chose plus triste, la science ne se faisait pas. Même il y eut alors en France quelques années de sommeil, et ce sommeil parut fatal aux destinées de notre antique Épopée. Par bonheur, les savants étrangers « montèrent la faction du soldat endormi », et empêchèrent que l’on n’oubliât tout à fait nos Chansons, dont tout au moins l’existence était connue. À Copenhague, paraissait une nouvelle édition de la Kronike om Keiser Karl Magnus[4], qui est, comme on le sait, un abrégé populaire de la Karlamagnus’s Saga, et, par conséquent, un écho exact, quoique affaibli, de notre plus ancienne chanson. En Italie, Melzi publiait la première édition de sa Bibliografia dei romanzi e poemi cavallereschi d’Italia[5], où l’on trouvait l’indication de tant de poëmes servilement empruntés à la France. Vers le même temps[6], paraissait, à Milan, l’ouvrage du docteur Ferrario : Storia ed analisi degli antichi romanzi di cavalleria[7]. Ce n’était pas un
- ↑ M. Bourdillon, qui se mit au travail en 1822.
- ↑ Il parut en 1824, et renferme le fameux Discours sur l’état des lettres en France au XIIIe siècle.
- ↑ Pages 208 et ss.
- ↑ Dansk og norsk national vörk, 1827.
- ↑ Cette première édition est de 1829.
- ↑ 1828-1829.
- ↑ Con Dissertazioni sull’origine, sugl’instituti, sulle cerimonie de’ cavalieri…, quatre vol. in-4o.
gères, publiés par la Société royale des Antiquaires de France, t. I, 1817, pp. 145-171. (L’analyse du Roman de Roncevaux occupe les pp. 151-160. Cf. les Mémoires, t. X, pp. 412-414, etc.)
