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V


Les peintures que nous avons décrites par anticipation couvrent du haut jusqu’en bas les parois latérales du Panthéon ; la coupole, de Gros, par son élévation et l’impossibilité d’en discerner les figures du point d’où l’on doit la voir, s’isole en quelque sorte de la composition générale de l’édifice ; par cette raison, Chenavard l’a laissée subsister telle qu’elle est ; il lui en eût coûté d’ailleurs de porter la main sur cet ouvrage, où le talent d’un grand peintre a laissé de brillantes traces, bien que Raphaël n’ait pas fait de difficultés de jeter bas les fresques du Pinturiccio [sic] lorsqu’il fut chargé de peintre les stances et les loges du Vatican. Mais l’immense pavé blanc et nu offrait un vaste champ à l’artiste, qui l’a rempli par cinq grandes mosaïques circulaires disposées en forme de croix. La plus grande, qui occupe le dessous de la coupole et le centre de l’édifice, n’a pas moins de soixante-dix pieds de diamètre : elle sera exécutée en mosaïque de couleurs ; les quatre autres en mosaïque blanche et noire, à la manière de celles de Beccafumi.

La mosaïque centrale est le résumé de la pensée de l’auteur.