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qui lui fait subir toutes les épreuves de Grain d’orge dans la ballade anglaise, s’avance sur son char traîné par deux dragons, pour aller enseigner l’agriculture aux mortels. Sa main, ouverte comme celle d’un semeur, répand le blé devant lui. Castor et Pollux, vainqueurs des pirates de l’Archipel, s’embarquent sur Argo, la nef qui parle, en compagnie de Solon [sic], pour aller à la recherche de la toison d’or, c’est-à-dire du but mystérieux de l’humanité, le bonheur et la perfection.

A mesure que l’on avance, l’on voit l’élément humain tendre à prédominer. Les dieux ne sont plus que des demi-dieux, et même les frères Tyndarides, sont obligés de se cotiser pour échapper au sort commun ; ils meurent et naissent alternativement, et ne peuvent vivre à la fois, n’ayant qu’une seule immortalité pour eux deux. Le fond sur lequel se déroule cette partie de la composition est mélangé de montagnes, de forêts, de fleuves et de mers, selon l’action des groupes qui s’en détachent, et par sa variété rompt la monotonie de cette longue file de figures s’avançant sur un plan horizontal.

Ce groupe de transition nous mène aux héros de la guerre de Troie, dont les uns suivent Orphée, Linus et Musée, les poëtes mystiques et religieux, tandis que les autres s’arrêtent près de Homère, qui ouvre les temps historiques, ou s’embarquent comme Ulysse et comme Enée, dont les circumnavigations seront les sujets de l’Odyssée et de l’Enéide, et symbolisent le génie expansif et civilisateur.

Là s’arrête la panathénée divine et héroïque : le mythe et la légende finissent, la raison et l’histoire commencent ; les sept Sages de la Grèce, reconnaissables à leurs attributs,