Page:Gautier - L’art moderne, Lévy, 1856.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

du soleil. Du haut de son char d’or et de pierreries attelé de taureaux blancs, il effeuille des roses, symbole des vives couleurs dont il est la source. Son char roule sur des nuages empourprés, au-dessus du sommet des hautes montagnes : dégagé des chaos génésiaques et des limons cosmogoniques, le cortège divin marche désormais d’un pied plus libre et d’une aile plus légère. Mithra est entouré des divinités persiques : de Lunus, monté sur sa vache blanche ; de Malabar [sic], à la tête de singe et aux jambes de vérat [sic] ; du Kaiomords, bœuf ailé à face humaine et roi de la terre et des Izèds armés, ayant chacun quatre ailes d’épervier, bons génies dont quelques-uns étouffent des autruches, emblèmes du mauvais principe.

Ormuzd et Ahrimane, escortés des six Amschaspands et des six Derwends, représentants du bien et du mal, nous font atteindre les divinités de la Chaldée et de l’Egypte.

Bélus, Astarté, Mylitta, Atergatis, Moloch précédent Kneph, Phtà, Osiris, Isis, Thaut, Typhon, Anubis. Ici, l’horizon rouge, enflammé, est découpé par des montagnes de granit rose, des cimes des pyramides et des faîtes de temples gigantesques. L’Olympe égyptien ne doit être en effet qu’un entassement de pierres, de marbre et de basalte, un grand rêve architectural.

Typhon, à cheval sur un bélier, brandit sa massue, pendant qu’Isis, coiffée d’une tête de vache, allaite le petit Orus [sic], et qu’un lion emporte la momie d’Osiris, défendue et protégée par un Anubis à museau de chacal.

Entre ces quatre personnages se joue le grand drame de la lumière et de l’ombre, de la vie et de la mort, de la destruction et de la reproduction. La nuit chasse le jour ; Typhon tue Osiris ; mais Isis ou la Nature a des mamelles