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près de lui le marquis de Villette, madame Denis, la marquise du Châtelet, nous apparaît sur le haut de cet escalier qu’a monté tout le dix-huitième siècle ; on le voit distribuant le mot d’ordre de l’humanité aux encyclopédistes d’Alembert, Diderot, qui le transmettent aux seigneurs, aux belles dames, aux propagateurs de toutes sortes étagés sur les marches. Rien n’est plus fin et plus ingénieux que cette composition où pétille tout l’esprit de Voltaire.

La révolution s’est accomplit. Napoléon, sur la barque de forme mystérieuse, traverse l’abîme sombre qui sépare les deux âges. Autour de lui, mais plus pâles et moins réels, sont groupés Cyrus, Alexandre, César et Charlemagne, les grands conquérants unitaires. Par cette réunion symbolique, l’artiste laisse entendre que dans sa pensée une âme, unique par des avatars successifs, est apparue à des époques diverses sous ces cinq noms illustres ; cette doctrine est celle d’Hamza, disciple de calife Hakem, et sur elle repose une des croyances fondamentales de la religion des Druses, reprise en sous-ordre par l’illuminé Towianski.