vait du regard, mais elle disparut bientôt dans l’obscurité.
Lorsqu’elle revint, elle était très-pâle et appuyait la main sur son cœur.
— Le prince de Nagato vient d’entrer au palais, dit-elle, je l’ai vu passer entre les soldats, il est chargé de chaînes, on l’a dépouillé de ses armes.
Fatkoura, à ces mots, poussa un grand cri et tomba sur le plancher.
— Est-ce qu’elle serait morte ? s’écria Tika épouvantée en s’agenouillant près de sa maîtresse.
Elle appuya son oreille sur la poitrine de Fatkoura ; le cœur battait rapidement, mais ses yeux étaient clos, elle était froide et immobile.
— Que faire ? que faire ? disait Tika qui n’osait appeler, sa maîtresse lui ayant défendu de laisser pénétrer près d’elle aucun des serviteurs mis à sa disposition par le prince de Toza.
L’évanouissement dura longtemps. Lorsque Fatkoura rouvrit les yeux, il faisait jour. Elle regarda Tika un instant avec surprise ; mais la mémoire lui revint vite. Elle se leva brusquement.
— Il faut le sauver, Tika, s’écria-t-elle avec une surexcitation fiévreuse, il faut le faire sortir de ce château.