arrivait tout essoufflé ; il s’agenouilla près d’elle et lui prit la main.
— Ce n’est rien, dit-il après lui avoir tâté le pouls attentivement : un évanouissement sans gravité déterminé sans doute par le froid et la fatigue.
Omiti, de ses grands yeux surpris, ombragés par de longs cils qui palpitaient, regardait tous ces personnages groupés autour d’elle. Elle voyait le roi à ses pieds ; debout près d’elle, le prince de Nagato, dont le beau visage lui souriait ; puis la face grave du médecin, rendue étrange par une énorme paire de lunettes. Elle croyait être le jouet d’un rêve.
— Souffres-tu, ma douce bien-aimée ? dit Fidé-Yori en prenant la petite main d’Omiti dans les siennes. Que t’est-il arrivé ? Pourquoi es-tu si pâle ?
Elle regardait le roi et écoutait ses paroles sans les comprendre. Tout à coup le souvenir lui revint ; elle se leva brusquement.
— Il faut que je parle au siogoun ! s’écria-t-elle, à lui seul, tout de suite !
D’un geste, Fidé-Yori congédia les assistants ; il retint le prince de Nagato.
— Tu peux parler devant lui, c’est mon ami le plus cher, dit-il. Mais calme-toi ; pourquoi parais-tu si effrayée ?