tente fiévreuse. Soudain, l’armée du prince de Toza, poussée par une déroute, rentra tumultueusement dans la forteresse. On ferma les portes. Le siège commença.
Les assaillants, sans laisser le temps aux assiégés de se reconnaître, donnèrent l’assaut.
Un bruit terrible emplissait le château. À l’intérieur, une confusion, un va-et-vient continuel, des appels, des cris. À l’extérieur, des chocs ininterrompus. Tika courait aux nouvelles, revenait, puis repartait. Le troisième jour, les soldats se portèrent soudain sur un même point. Une brèche était pratiquée. Des cris de découragement s’élevaient de tous côtés.
— Il vaudrait mieux qu’on se rendît.
— Nous ne tiendrons plus longtemps.
— Nous sommes perdus.
Vers le milieu du jour le prince de Toza entra brusquement dans l’appartement de Fatkoura.
Elle était debout près d’une fenêtre, regardant au dehors ; la joie illuminait son visage.
Elle se retourna et vit son ennemi qui, les bras croisés, la regardait. Une sorte d’effroi instinctif s’empara d’elle en l’apercevant. Il était pâle, avec une expression sinistre. Il tenait dans la main droite un sabre tout san-