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de poussière ; le prince gagnait du terrain ; il vit bientôt un voile qui flottait et un homme qui tournait la tête avec inquiétude.

— Quel est cet homme qui a osé la prendre dans ses bras ? se disait Nagato en grinçant des dents.

Le ravisseur se jeta dans une vallée, le prince l’eut bientôt rejoint. Alors l’homme se voyant perdu se laissa glisser à bas de son cheval et s’enfuit a pied, abandonnant la reine.

Le prince crut reconnaître dans celui qui fuyait, Faxibo, l’ancien palefrenier devenu le confident de Hiéyas.

C’était lui en effet. Cet homme qui ne respectait rien, voyant la bataille perdue et le mikado hors d’atteinte, se souvint de la Kisaki, isolée et sans défenseur au palais d’été ; il comprit toute la valeur d’une telle capture et résolut d’enlever la souveraine. Il entra au palais en se donnant pour un envoyé de Yama-Kava. Il était à cheval, la reine s’avança sur la verandah, alors il la saisit et s’enfuit du palais avant que les serviteurs fussent revenus de leur surprise.

Le prince n’eut pas le loisir de poursuivre Faxibo, le cheval qui portait la reine continuait à courir.

Nagato s’élança vers elle et la reçut dans ses bras, elle était évanouie.