prince, Que se passe-t-il donc ici ? ajouta-t-il. À quel sacrilège, à quel crime sans précédent, assistons-nous ?
— C’est, en effet, incroyable, dit le général. Hiéyas veut enlever le mikado et brûler la ville.
— Dans quel but ?
— Je l’ignore.
— Je crois le deviner, dit le prince ; une fois le mikado entre ses mains, il l’eût obligé à le proclamer siogoun, le peuple entier se fût déclaré pour Hiéyas et Fidé-Yori eût été contraint de déposer les armes.
— Cet homme a toutes les audaces !
— Où est le mikado en ce moment ? demanda le prince.
— Dans la forteresse de Nisio-Nosiro.
— Je l’avais pensé, et je crois m’être rencontré avec toi dans le plan du combat.
— Ce serait pour moi un honneur, dit le général.
— Ton armée va s’étendre, je pense, par cette rue, comme un lac qui devient fleuve, et envelopper l’ennemi. De cette manière elle le séparera des rives du Kamon-Gava, et isolera les assaillants assez peu nombreux, il me semble, de la forteresse. C’est vers elle que tu dois te replier, afin de t’abriter derrière ses murs.
— C’était, en effet, mon projet d’agir ainsi,