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L’USURPATEUR

— Tu vas faire manquer mon mariage, disait-il.

Je me remis en route clignant des yeux et imitant autant que possible la démarche de mes étranges confrères. Ils frappaient le sol de leurs bâtons, et à ce bruit des gens se penchaient hors des fenêtres et les appelaient. Nous arrivâmes ainsi devant une maison de peu d’apparence ; le bruit des bâtons redoubla d’activité. Une voix demanda deux masseurs.

— Viens, me dit Nagato ; c’est ici. Nous séparant de la bande, nous montâmes quelques marches et nous nous trouvâmes dans la maison. J’aperçus deux femmes, que Nagato salua gauchement en leur tournant le dos. Je me hâtai de fermer les yeux et de saluer la muraille. Je rouvris un œil, cependant, poussé par la curiosité. Il y avait là une jeune fille et une vieille femme, sa mère sans doute.

— Occupez-vous de nous d’abord, dit-elle, vous masserez mon mari ensuite.

Elle s’accroupit aussitôt à terre et découvrit son dos. Je compris que la vieille me revenait et qu’il fallait décidément faire le métier de masseur. Nagato se confondait en salutations.

— Ah ! ah ! ah ! faisait-il comme font les inférieurs qui saluent un homme de haut rang.