— Je crois que oui, mais je me sens la force de gagner Osaka.
— Eh bien, en route ! dit le cavalier, nous causerons tout en marchant.
La petite troupe se mit en marche.
— Vous m’escortez donc ? dit Nagato.
— Nous avons ordre de ne point te quitter, prince, mais l’accomplissement de ce devoir est pour nous un plaisir.
— Me feras-tu l’honneur de m’apprendre ton nom glorieux ? dit Nagato en s’inclinant.
— Tu me connais, Nagato, je suis Farou-So-Chan, seigneur de Tsusima.
— L’époux de la belle Iza-Farou que j’ai eu la gloire de voir aujourd’hui même ! s’écria Nagato. Pardonne-moi, j’aurais dû te reconnaître aux coups terribles que tu portais à mes agresseurs, mais j’étais aveuglé par le sang.
— Je suis fier et heureux d’avoir été choisi pour te seconder, et prévenir les suites fâcheuses qu’aurait pu occasionner ton insouciante audace.
— J’ai agi, en effet, avec une impardonnable légèreté, dit Nagato ; j’avais le droit de risquer ma vie, mais non d’exposer le précieux message dont je suis porteur.
— Laisse-moi te dire, cher prince, que l’enveloppe que tu portes ne contient qu’un papier blanc.