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femme de haute naissance, puis continuait son chemin ; elle arriva ainsi devant le prince de Nagato.

— Ivakoura, dit-elle, en tirant de son sein une lettre scellée et enveloppée dans un morceau de satin vert, remets de ma part ce papier à la mère du siogoun. — Et elle ajouta plus bas : C’est ce que tu as demandé. Le mikado ordonne que tu ne te serves de cet écrit que lorsque tu seras certain que Hiéyas veut se parjurer.

— Tes ordres seront fidèlement exécutés, dit Nagato, qui prit la lettre en tremblant. Cette nuit même, je retournerai à Osaka.

— Que ton voyage soit heureux ! dit la Kisaki d’une voix étrangement douce.

Puis elle passa ; le prince entendit encore un instant le susurrement de ses robes frôlant les tapis.

Une heure plus tard, Nagato quittait le daïri et se mettait en route.

Il fut obligé, en traversant la ville, de maintenir son cheval au pas pour ne pas culbuter la foule joyeuse qui encombrait les rues.

D’énormes lanternes en verre, en papier, en gaze ou en soie, brillaient de tous côtés ; leurs lueurs multicolores envoyaient d’étranges reflets sur les visages des promeneurs qui, à mesure qu’ils se déplaçaient, paraissaient roses, bleus, lilas ou verts. Le cheval s’ef-