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L’USURPATEUR

en scène, des héros fabuleux, des personnages symboliques se montrent dans les costumes des temps anciens, les uns coiffés, de la mitre en forme d’œuf, vêtus de la tunique à longues manches ouvertes, d’autres ayant sur la tête le casque antique sans cimier, avec ses ornements d’or qui protègent la nuque, ou portant une coiffure fantastique, large, haute, qui a la forme d’une pyramide d’or et est toute garnie de franges et de grelots ; ces personnages tiennent à la main des branches, des sabres, des miroirs et toutes sortes d’objets emblématiques. Mais souvent le sens du symbole est oublié, personne ne le comprend plus ; il a traversé les âges sans rien perdre de son aspect, mais il est comme un coffre fermé, dont la clef est perdue.

Voici, le héros qui tua un dragon terrible installé pendant de longues années dans le palais même des mikados.

Voici Zengou, la royale guerrière, qui conquit, la Corée ; Yalzizoné l’invincible, qui a pour bouclier son éventail ; le prince illustre qui devint aveugle à force de pleurer la mort de sa bien-aimée, tous passent en représentant l’événement principal de leur vie.

Puis la scène se, vide, et après un prélude de l’orchestre des danseuses jeunes et charmantes paraissent ! vêtues de costumes res-