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— Ivakoura, dit la Kisaki après un long silence, ce que lu me demandes est grave : je veux quelques explications de ta bouche avant de faire parvenir ta requête au sublime maître du monde, au fils des dieux, mon époux.

Le prince se releva à demi et essaya de parler, mais il ne put y réussir ; il croyait que sa poitrine allait se briser sous les battements de son cœur ; la parole expira sur ses lèvres et il demeura les yeux baissés, pâle comme un mourant.

— Est-ce donc parce que tu me crois irritée contre toi que tu es si fort effrayé ? dit la reine après avoir un instant considéré le prince avec surprise. Je puis te pardonner, car ton crime est léger, en somme. Tu aimes une de mes filles, voilà tout.

— Non, je ne l’aime pas ! s’écria Nagato qui, comme s’il eût perdu l’esprit, leva les veux sur sa souveraine.

— Que m’importe ! dit la Kisaki d’une voix brève.

Une seconde leurs regards se heurtèrent ; mais Nagato ferma ses yeux coupables, et, frissonnant de son audace, attendit le châtiment.

Mais, après un silence, la Kisaki reprit d’une voix tranquille :

— Ta lettre me révèle un secret terrible, et