Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 1.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je le sais, est-ce ta grâce qu’il faut que j’implore ; mais puis-je assurer à la souveraine que tu ne retomberas plus dans la faute qu’il l’a si fort irritée, dit Iza-Farou en jetant un malicieux regard à Nagato.

— Je suis le seul coupable, dit le prince en souriant, Fatkoura n’est pas responsable des actions d’un fou tel que moi.

— Prince ! je la crois fière d’être la cause de ce que tu appelles des folies, et bien des femmes la jalousent.

— Ne me raillez pas, dit Nagato ; je suis assez puni d’avoir attiré sur la noble Fatkoura le courroux de la souveraine.

— Mais il ne s’agit pas de cela, s’écria Fatkoura. Le seigneur de Nagato est porteur d’un message important qu’il voudrait faire parvenir secrètement à la Kisaki, il s’est d’abord adressé à moi ; mais, comme je ne peux approcher la reine en ce moment, j’ai songé à ta bienveillante amitié.

— Confie-moi ce message, dit Iza-Farou en se tournant vers le prince ; dans quelques instants, il sera entre les mains de notre illustre maîtresse.

— Tu me vois confus de reconnaissance, dit Nagato en prenant sur sa poitrine une enveloppe de satin blanc dans laquelle était enfermée la missive.

— Attendez-moi ici, je reviendrai bientôt.