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L’USURPATEUR

à l’orient, une rivière plus étroite le borde. Sur le terre-plein des murailles, on voit une rangée de cèdres centenaires, à la verdure sombre, qui projettent leurs ramures plates et horizontales par-dessus les créneaux. À l’intérieur, une seconde muraille précédée d’un fossé enferme les parcs et les palais réservés aux princes et à leur famille. Entre cette muraille et les remparts sont situées les habitations des fonctionnaires, des soldats. Une troisième muraille entoure le palais même du siogoun, qui s’élève sur une colline. Cet édifice se développe largement avec une simplicité architecturale pleine de noblesse Des tours carrées à plusieurs toitures le surpassent çà et là. Des escaliers de marbre bordés d’une légère balustrade laquée et flanqués à leur base de deux monstres de bronze ou de deux grands vases de faïence, montent vers les galeries extérieures ; la terrasse qui précède le palais est couverte de gravier et de sable blanc qui réverbère l’éclat du soleil.

Au centre de l’édifice s’élève une tour carrée, large, très-haute et magnifiquement décorée. Elle supporte sept toits dont les angles se recourbent vers le ciel ; sur la plus haute toiture se tordent deux monstrueux poissons d’or qui resplendissent et sont visibles de tous les points de la ville.