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bateaux apparaissaient sur la mer ; ils se rapprochaient, ils se multipliaient.

Harounaga les comptait.

— Bien ! bien ! disait-il, ta proposition devient acceptable. Debout, soldats ! cria-t-il, prenez les armes, voici une flotte qui nous arrive !

Aussitôt que le mouvement des troupes fut remarqué, les bateaux s’avancèrent vers le rivage. Celui qui portait le prince de Nagato toucha le bord le premier.

Le prince reconnut le général.

— Ah ! c’est ce stupide Harounaga, murmura-t-il.

Loo sauta à terre. Il avait à sa ceinture un sabre magnifique.

— Vingt hommes par embarcation ! cria-t-il. Elles sont quarante, ce qui fera huit cents hommes à chaque traversée.

Le général s’avança.

— Comment ! le prince de Nagato ! s’écria-t-il.

— Je suis Naïboum[1], dit le prince, toute la gloire de cette aventure te reviendra.

— Un souverain qui s’expose ainsi aux hasards des combats ! fit Harounaga tout surpris.

  1. C’est-à-dire incognito.