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et aussitôt une petite barque se détacha, qui fuyait.

Les chaloupes, pleines de soldats, se mirent a sa poursuite en lançant vers elle un essaim de flèches.

De la barque on lâcha quelques coups de feu.

— Courons vite à leur aide ! s’écria le prince.

Déjà Raïden avait fait virer le canot, l’autre barque qui les accompagnait les suivait de près.

— Ils ne se laisseront pas prendre, disait Raïden qui tournait la tête tout en ramant.

En effet, le léger canot bondissait sur les flots, tandis que les chaloupes plus lourdes et trop chargées d’hommes se mouvaient à grand’peine.

— La jonque qui coule ! la jonque qui coule ! cria Loo en battant des mains.

En effet, le dernier navire resté debout, s’enfonçait lentement, puis presque d’un seul coup disparut.

— Victoire ! victoire ! crièrent les matelots autour du prince.

— Victoire ! répondit-on du canot poursuivi qui se rapprochait de plus en plus.

Les trois barques se rejoignirent bientôt.

— Laissons-nous poursuivre, dit le prince, et ne fuyons pas trop vite pour leur laisser l’espoir de nous atteindre.