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— Pas encore, le plus difficile reste à faire : la planche est emboîtée dans ses deux voisines et n’offre aucune prise qui me permette de la tirer à moi.

— Tâche de glisser ton outil dans la fissure.

— Je l’essaye depuis un instant, mais sans arriver à rien, dit Raïden ; il faudrait que la planche fût poussée de l’intérieur.

— Ceci est impraticable, dit Nagato. Raïden levait la tête ; il regardait la coque du navire.

— N’y a-t-il pas un hublot là au-dessus de nous ? dit-il.

— Je ne vois rien, dit le prince.

— Tu n’es pas accoutumé comme nous à y voir dans l’ombre pendant les nuits de tempête, dit Nata ; moi j’aperçois très-bien le hublot.

— Il faudrait entrer par là et aller pousser la planche, dit Raïden.

— Tu es fou, aucun de nous ne peut passer dans cette étroite ouverture.

— Si le petit Loo était ici, murmura Raïden, il entrerait bien, lui !

À ce moment le prince sentit quelque chose qui remuait dans ses jambes, et une petite forme se dressa du fond du bateau.

— Loo savait bien qu’on aurait besoin de lui, dit-elle.