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bruit se mêlait au choc incessant de l’eau, à la chute continuelle d’une vague après l’autre sur les rives de l’île.

— Restons ici, dit le prince d’une voix à peine saisissable, on aurait beau se pencher du haut du navire, on ne pourrait pas nous voir.

— C’est vrai, dit Raïden, mais ici nous ne pourrons pas agir, la barque n’a pas assez de stabilité ; si nous pouvions atteindre la proue du vaisseau, nous serions plus à l’aise.

— Allons, dit le prince.

Tous trois agenouillés dans la barque, appuyaient leurs mains contre la jonque et avançaient rapidement ; quelquefois un heurt involontaire, qui leur semblait faire un bruit terrible, les faisait s’arrêter, puis ils repartaient. Ils atteignirent la proue du navire.

À ce moment la sentinelle cria :

— Oho !…

On lui répondit des autres jonques :

— Oho !…

— Oho !…

Puis tout rentra dans le silence.

— À l’œuvre, dit Nagato.

Il s’agissait tout simplement de couler bas ces grands bâtiments en leur faisant au-dessous de la ligne de flottaison une blessure assez large pour permettre à l’eau de les envahir.

— Ce que l’écueil accomplit avec la plus