pied à terre, le prince s’abrite du soleil ; un autre seigneur portant un parasol dans un fourreau de velours noir ; derrière eux, les serviteurs et les bagages de ces seigneurs défilèrent silencieusement.
Alors apparurent vingt-huit pages coiffés de chapeaux ronds, précédant la litière du prince. Ces pages se mouvaient d’une façon particulière : ils lançaient à chaque pas un de leurs pieds en arrière, en l’élevant aussi haut que possible, et jetaient en même temps une main en avant, comme s’ils eussent voulu s’élancer à la nage.
Enfin, le norimono du seigneur approcha, porté par huit hommes qui s’avançaient à petits pas, soutenant dans la paume de leur main l’unique brancard passant comme un arc au-dessus du palanquin, et qui l’autre main étendue semblait vouloir imposer silence et exprimer une crainte respectueuse.
Sur la laque noire piquée de clous dorés dont les parois du norimono étaient recouvertes on voyait les insignes du souverain de Nagato : trois boules surmontées d’une barre. L’intérieur de ce grand coffre était tendu de brillantes étoffes de soie, et, sur un matelas recouvert d’un tapis de velours, le prince étendu feuilletait un livre.
Le norimono passa et le cortège se termina par une foule d’écuyers, de pages, de por-