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prince de Nagato, traversera cette contrée le dixième jour de la cinquième lune. »

— Silence, Loo, dit le prince ; ne félonne de rien et sois discret… c’est Sado qui se rend dans mes États, ajouta-t-il à part lui.

Déjà, dans un léger nuage de poussière, les avant-coureurs du cortège tournaient l’angle de la route.

C’étaient des valets, des scribes, des cuisiniers portant toutes sortes d’ustensiles.

Les matelots s’agenouillèrent au bord du chemin ; le prince se dissimula derrière une haie d’églantiers.

Le premier groupe passa, suivi d’abord par une vingtaine de chevaux chargés de caisses et de paquets enveloppés de cuir rouge, puis par un grand nombre d’hommes portant des piques, des bannières, des glaives, des arcs, des carquois, des parasols.

Une foule de serviteurs s’avança ensuite ; chaque homme portait sur l’épaule un coffre verni qui contenait des vêtements ou quelque objet à l’usage du prince.

Puis parurent successivement des officiers qui tenaient des armes de luxe et les lances princières ornées de plumes de coq ou de lanières de cuir ; des palefreniers conduisant des chevaux richement harnachés ; un samouraï, suivi de deux valets, qui tenait sur ses bras le chapeau sous lequel, lorsqu’il met