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pas réussi à barrer l’île de Nippon dans sa largeur, comme on l’avait projeté.

Harounaga se hâta de rejoindre son corps d’armée qui l’attendait prêt à partir hors des remparts du château.

Plusieurs cavaliers galopèrent à sa rencontre. Le siogoun venait d’arriver au campement, il demandait Harounaga.

— Ne va pas à Yamasiro, lui dit-il dès qu’il l’aperçut, gagne Soumiossi, et tâche d’écraser les rebelles, s’il est vrai qu’ils soient déjà établis en ce lieu.

— J’y cours, maître, dit Harounaga, et je jure d’être vainqueur.

Quelques instants plus tard, il quittait Osaka avec son armée.

À la même heure, plusieurs bateaux de pêche, profitant de la marée, sortaient du port, et, poussés par une forte brise, gagnaient la haute mer.

C’était la flottille de Nagato.

Le prince avait appris l’un des premiers l’apparition à Soumiossi des soldats de Hiéyas. Il s’était aussitôt décidé à prendre la mer et à aller croiser dans les parages menacés.

Chaque barque était montée par quatre hommes ; celle où se trouvait Nagato avait un personnage de plus : Loo. Celui-ci avait pêché quelques poissons et il les regardait avec