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environ ; ils arriveront alors au pied d’un escalier qu’ils graviront. Cet escalier débouchait dans la chambre unique d’une maison de pêcheur.

— Nous sommes arrivés, dit Nagato en jetant un regard autour de lui.

La chambre était déserte et presque vide, quelques filets noircis formaient comme une draperie sur les murailles ; dans un coin un léger bateau était couché sur le flanc.

— Ça n’est pas beau ici, dit Loo d’un air dédaigneux.

La porte était fermée intérieurement par une barre de fer, Nagato la souleva et fit glisser le panneau dans sa rainure.

Le soleil était couché, la nuit montait rapidement, cependant, le ciel encore pourpré, ensanglantait le fleuve. On voyait quelques grands bateaux amarrés près des berges, d’autres barques rentraient venant de la mer, les matelots abaissaient les voiles en roseaux tressés, on entendait le bruit de l’anneau glissant le long du mât ; quelques pêcheurs, gravissaient les escaliers à pic et traînant leurs filets mouillés, regagnaient leurs habitations.

Déjà on allumait les grandes lanternes en forme de carré long, aux façades des débits de thé ; des clameurs joyeuses commençaient à s’échapper de leurs jardins, de leurs salles ouvertes.