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l’autre dans la demeure de ma femme. Car, ainsi que je te l’ai dit, j’ai épousé une charmante jeune fille que j’aimais.

— Que deviendra-t-elle, si tu meurs ?

— Je la mets sous ta protection, seigneur.

— Prends dès aujourd’hui tes dispositions envers elle, dit le prince. Moi aussi, je peux être tué et ne pas revenir ; mes coffres sont à ta discrétion.

— Merci, prince, magnanime, dit Sado en s’agenouillant un instant aux pieds de Nagato. As-tu quelque chose encore à me recommander ?

— Tu feras parvenir au siogoun la lettre que je vais écrire.

Le prince prit une feuille de papier en fibrilles de bambou illustrée d’une liane fleurie et écrivit rapidement :

« Maître, si l’on te dit que j’ai changé d’avis et que je suis parti pour mes États, garde-toi de le croire, mais laisse-le dire.

« ivakoura. »

Il remit le billet à Sado.

— Maintenant, lui dit-il, cache-toi un instant derrière ce paravent, afin que personne ne nous voie ensemble ; lorsque je serai parti, tu agiras selon mes ordres.

— Que le bonheur soit ton compagnon ! dit Sado en se cachant.