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L’USURPATEUR

— Te tairas-tu, à la fin ? dit un autre serviteur en la menaçant du poing.

— Mais il est impossible d’entendre ce jeune vaurien sans s’irriter et rougir !

— Rougis tant que tu voudras, dit l’enfant, cela ne fait pas de bruit.

— Allons, tais-toi, Loo ! dit le serviteur. Loo fit un mouvement d’épaules et une grosse moue, puis il se remit nonchalamment à frotter le miroir.

À ce moment, un homme entra dans la salle :

— Je, désire parler à Ivakoura, prince de Nagato, dit-il à haute voix.

Tous les serviteurs firent de grands gestes des mains et des bras pour imposer silence au nouvel arrivant. Loo se précipita vers lui et lui appliqua sur la bouche le chiffon dont il se servait pour frotter le miroir ; mais l’homme le repoussa violemment.

— Que signifie tout ceci ? dit-il. Êtes-vous insensés ? Je veux parler au seigneur que vous servez, au daïmio très-illustre qui règne sur la province de Nagato. Prévenez-le et cessez vos grimaces.

— Il dort, dit tout bas un serviteur.

— On ne peut l’éveiller, dit un autre.

— Il est affreusement fatigué, dit Loo un doigt sur la bouche.

— Malgré sa fatigue, il sera heureux de ma venue, dit l’étranger.