Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 1.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— On ne peut pas agir sur des suppositions, dit Yoké-Moura, et nous ne sommes pas en mesure d’attaquer ; il faut avant tout grossir notre corps d’armée.

— Combien avons-nous de soldats en ce moment ? demanda Fidé-Yori.

— Voici, dit Yoké-Moura : Signénari, qui vient d’être honoré, malgré sa grande jeunesse, du grade de général, a vingt mille hommes sous ses ordres ; Harounaga en a autant ; Moto-Tsoumou et Massa-Nori commandent chacun dix mille soldats ; Moritzka en a quinze mille, et Yarna-Kava cinq mille. Moi, je suis à la tête de trente mille hommes. C’est donc un total de cent dix mille soldats.

— Par quels moyens grossirons-nous cette armée ? dit le siogoun.

— Tu ne songes pas, maître, dit Yoké-Moura, que les princes n’ont pas encore envoyé les groupes qu’ils sont tenus de te fournir en temps de guerre, et que ces troupes tripleront, pour le moins, le chiffre de ton armée.

— Il ne faut pas oublier cependant, s’écria le prince d’Aki, que certaines provinces sont directement menacées par Hiéyas ou ses alliés et que ces provinces seront contraintes de garder leurs soldats sous peine d’être immédiatement envahies.

— Les provinces les plus exposées, dit Si-