bri de tout danger si, par malheur, l’armée chinoise envahissait le pays. Lorsque les princes revinrent, on refusa de laisser partir les femmes. Elles durent résider définitivement à Osaka ; elles y sont encore, précieux otages qui répondent de la fidélité des seigneurs de la terre. Comme Taïko était aussi un grand homme de guerre, la victoire vint couronner son entreprise hasardeuse et affermir sa puissance.
Le mikado depuis longtemps déjà s’occupait fort peu des affaires du royaume. Taïko trouva bon qu’il s’en occupât encore moins ; il rendit sa puissance illusoire… Écoute, continua Hiéyas en baissant la voix, cette puissance, il faut l’affaiblir encore ; il faut que le mikado n’ait plus que le titre de souverain ; accable-le d’honneurs, divinise-le de plus en plus, de façon qu’il lève ses regards vers le ciel et les détourne définitivement de la terre. Taïko a été interrompu par la mort dans l’accomplissement de son œuvre, qui est à peine commencée ; les princes sont encore puissants et riches. Poursuis cette œuvre après moi, morcelle les royaumes, jette la discorde entre les seigneurs ; si deux amis ont des principautés voisines l’une de l’autre, interdis-leur de résider en même temps dans leurs domaines ; si ce sont deux ennemis, laisse-les se rap-