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XV

L’USURPATEUR


En deux mois à peine, comme l’avait dit Signénari, Hiéyas était devenu formidable ; il avait sous ses ordres une armée que la rumeur publique fixait à cinq cent mille hommes. Les provinces de Sagami, de Mikava, de Sourouga, qui lui appartenaient, avaient fourni un nombre considérable de soldats. Le seigneur d’Ovari, le plus dévoué des partisans de Hiéyas, avait fait prendre les armes à tous les hommes valides de sa principauté, de sorte qu’il ne restait pas un laboureur sur ses terres. Le prince de Toza s’était retranché d’une façon formidable dans la grande île Sikof, située vers le sud du royaume, en face de la baie d’Osaka. De là il menaçait la capitale du siogoun.

La plupart des seigneurs souverains du Japon, confiants dans la fortune de Hiéyas, lui prêtaient leur aide et tenaient leurs armées à sa disposition.

Hiéyas s’était établi à Yédo, qui n’était