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pût faire deviner dans quel sens il fallait la poursuivre.

Le jeune guerrier ne parut pas s’émouvoir de cette circonstance, il fit gravir à son cheval une éminence et regarda autour de lui. Il aperçut alors, au milieu d’un bosquet de bambous, le toit d’un petit temple à demi enseveli sous le feuillage.

Il courut à ce temple et, sans descendre de cheval, heurta rudement la cloche d’appel.

Le bruit réveilla le gardien du temple, un vieux bonze au crâne chauve, au visage long et maigre.

Il accourut en se frottant les yeux.

— Sais-tu de quel côté s’est dirigée la chasse royale ? dit le jeune homme.

— Ce matin j’ai entendu des aboiements, des hennissements, des éclats de rire, dit le bonze, mais je n’ai rien vu. Les chasseurs n’ont pas passé par ici.

— C’est qu’ils ont pris à droite, dit le guerrier en jetant une pièce d’argent dans le tronc des aumônes recouvert d’un treillage de bambou.

Il repartit au galop.

Il courut longtemps, s’arrêtant quelquefois pour prêter l’oreille.

Enfin, il entendit des aboiements confus, bien que la rive fût déserte devant ses yeux, il s’arrêta et regarda de tous côtés.