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des montagnes, répondit le valet ; mais, seigneur, voudrais-tu rejoindre les illustres chasseurs ?

— Fais-moi donner un cheval, dit froidement le jeune homme sans répondre à l’interrogation.

Il mit pied à terre en même temps, et le serviteur emmena la monture harassée. Bientôt, deux palefreniers amenèrent un autre cheval tout harnaché et plein d’ardeur.

Le guerrier se remit en selle et repartit.

Le lac de Biva est situé derrière la chaîne de collines qui enveloppe Kioto. Pour s’y rendre, il fallait suivre plusieurs vallées et faire de nombreux détours. Le jeune homme ne pouvait pas maintenir toujours son cheval au galop, à cause des pentes à gravir et à descendre. Quelquefois, au lieu de suivre les sinuosités du chemin, il courait sur l’herbe épaisse des vallées pour raccourcir la route. Au bout d’une heure, il déboucha sur le rivage du lac ; mais, alors, il ne sut de quel côté se diriger.

Le lac, bleu comme un saphir, s’étendait à perte de vue ; à droite et à gauche, de petits bouquets de bois, des roches brunes, de grands espaces couverts de mousse et de bruyères se succédant indéfiniment.

De la chasse, aucune trace, nul indice qui