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autre chose que la nostalgie du ciel, sa vraie patrie.

En ce moment le mikado est prêt à recevoir les envoyés de Fidé-Yori. Ils viennent pour témoigner de la gratitude de ce dernier envers le souverain suprême qui lui a conféré le titre de siogoun.

On baisse un store devant le trône, puis on introduit les princes qui se précipitent le front contre le sol, les bras en avant.

Après une longue attente, le store est relevé.

Un silence profond règne dans la salle, les princes demeurent la face contre terre, sans mouvement.

Le mikado les considère du haut de son trône, il fait à part lui des réflexions sur les dispositions qu’ont pris les plis des vêtements, sur un pan de ceinture qui s’est retourné et dont il voit l’envers ; il trouve que les insignes de Satsouma, une croix enfermée dans un cercle, ressemblent à une lucarne barrée par deux lattes de bambou.

Puis, il se dit : Que penseraient-ils si tout à coup je me mettais à pousser des cris de fureur ? J’aimerais à les voir se redresser avec des mines stupéfaites.

Après quelques minutes ! le store est de nouveau abaissé ; les princes se retirent à reculons.