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« Que c’est agréable la neige au printemps ! »

— Tu es notre maître à tous ! s’écrie-t-on avec enthousiasme. Que sont nos vers à côté des tiens !

— Notre grand poëte Tsourai-Iouki[1] n’a jamais écrit un poëme plus parfait que celui-ci, dit le prince de Nagato.

— C’est de ce poëte, en effet, que je me suis inspirée, dit la Kisaki en souriant de plaisir. Mais c’est à ton tour de lire, Ivakoura, ajoutat-elle en levant les yeux sur le prince.

Le prince de Nagato déploya son éventail et lut :

LE SAULE

« La chose que vous aimez le plus, que vous aimez mieux que nul ne pourrait l’aimer,

« Elle appartient à un autre.

« Ainsi le saule qui prend racine dans votre jardin

« Se penche, poussé par le vent, et embellit de ses rameaux l’enclos voisin. »

— L’illustre Tikangué[2] pourrait être

  1. Ces deux derniers quatrains sont traduits d’après Tsourai-Iouki, un des plus célèbres poëtes du Japon.
  2. Illustre poëte japonais, auteur du quatrain intitulé : Le Saule.