Bientôt tous les poëtes sont rappelés. Le temps accordé à la conception du quatrain est passé. On se réunit, on s’assied sur le gazon. Des serviteurs apportent un grand bassin de bronze sur les flancs duquel se tordent des dragons sculptés, au milieu de branchages fantastiques. Ce bassin est plein d’éventails blancs, illustrés seulement d’une légère esquisse à un de leurs angles. C’est une touffe d’iris, quelques minces roseaux, une cabane près d’un lac vers lequel se penche un saule ébouriffé, un oiseau serrant entre ses griffes une branche d’amandier en fleur.
Chaque concurrent prend un de ces éventails sur lequel on doit écrire la pièce de vers. On apporte aussi des pinceaux et de l’encre délayée. Bientôt les noirs caractères s’alignent en quatre rangées verticales sur la blancheur des éventails ; les poëmes sont terminés, Chaque poëte lit le sien à haute voix.
C’est la princesse Iza-Farou qui commence :
« Qu’il est fugitif dans la vie, l’instant,
« Où l’on n’a que des joies, des espérances et pas de regrets !
« Au printemps, quel est le moment le plus délicieux ?