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leur fasse comme un auvent, au-dessus du front.

Par instant, une trouée dans les buissons laisse apercevoir la ville, qui semble s’étendre à mesure que l’on s’élève ; mais on ne s’arrête pas à la contempler, la première station devant avoir lieu sur la terrasse du temple de Kiomidz, c’est-à-dire le temple de l’Eau-Pure, d’où la vue est admirable.

Ce temple s’appuie d’un côté sur des piliers de bois prodigieusement hauts qui descendent jusqu’au pied de la montagne ; de l’autre, il s’adosse à une roche taillée à pic ; il abrite sous sa large toiture recouverte de plaques en porcelaine bleue, une divinité à mille bras.

Sur la terrasse couverte de gros cailloux, qui se projette devant la façade du temple, on a disposé des pliants pour que les nobles promeneurs se reposent et jouissent tout à leur aise de la beauté du point de vue.

Ils arrivent bientôt et s’installent.

Kioto s’étend sous leurs regards, avec ses innombrables maisons, basses mais élégantes, qui entourent le parc, immense du Daïri[1], lac de verdure duquel surgit çà et là comme un flot, un toit large et magnifique. On peut suivre des yeux la ligne claire

  1. Palais du mikado et de sa cour.