frissons de la forêt, et semblait s’irriter du gazouillement du ruisseau qui l’empêchait de percevoir distinctement un bruit très-faible et lointain. C’était peut-être le heurt léger des sabres passés à la ceinture d’un seigneur, l’écrasement du sable des allées sous des pas nombreux, le claquement brusque d’un éventail qu’on ploie et qu’on déploie.
Un insecte, un oiseau qui passait, faisaient évanouir ce bruit à peine saisissable.
Cependant, il s’affirma bientôt ; tout le monde l’entendit. Des murmures de voix s’y mêlaient.
— Voici les ambassadeurs, dit Simabara. Peu après, on entendit le cliquettement des armes dont les princes se dépouillaient avant de paraître devant la souveraine.
Tsusima s’avança de l’intérieur de la maison et annonça les nobles envoyés qui parurent à leur tour et se prosternèrent devant la Kisaki.
— Relevez-vous, dit vivement la jeune femme, et apprenez les lois qui régissent notre petite cour des fleurs. L’étiquette cérémonieuse en est bannie, j’y suis considérée comme une sœur aînée. Chacun est libre et à l’aise et n’a d’autre occupation que d’imaginer des distractions nouvelles, ici le mot d’ordre est gaieté.
Les seigneurs se relevèrent, on les entoura