— Je vais te l’expliquer, moi, dit le prince en retirant vivement son bras, c’est l’impatience d’être cloué sur ce lit et de ne pouvoir courir librement au grand air.
— Comment, ami, dit le siogoun, lorsque moi-même je viens partager ta captivité, tu es si impatient d’être libre ?
— Tu sais bien, cher seigneur, que c’est pour ton service que j’ai hâte de m’éloigner ; le départ de l’ambassade que tu envoies à Kioto ne peut être indéfiniment retardé.
— Pourquoi m’as-tu demandé comme une grâce d’être le chef de cette ambassade ?
— N’est-ce pas mon bonheur de te servir ?
— Ce n’est pas là ton seul motif, dit Fidé-Yori en souriant.
— Tu fais allusion à mon amour supposé pour Fatkoura, pensa Nagato qui sourit aussi.
— Si le prince est raisonnable, s’il fait cesser cette surexcitation qui l’épuise, il pourra partir dans trois jours, dit le médecin.
— Merci ! s’écria Nagato, ceci vaut mieux que toutes tes drogues.
— Mes drogues ne sont pas à dédaigner, dit le médecin, et tu prendras encore celle que je vais t’envoyer.
Puis il salua profondément le roi et son noble malade et se retira.
— Ah ! s’écria Fidé-Yori quand il fut seul