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j’ai sauvé le roi. Sa vie ne vaut-elle pas la mienne ? Depuis longtemps, j’attendais votre vengeance.

— Tu n’attendras plus longtemps, dit le prince en la saisissant à la gorge.

— Non, ne la tue pas, dit Hiéyas ; je me charge de son supplice.

— Soit, dit Ovari, je te l’abandonne.

— C’est bien, dit Hiéyas, qui fit signe à Faxibo de ne pas perdre de vue la jeune fille. Mais laissons ce qui est passé ; regardons vers l’avenir. M’es-tu toujours dévoué ?

— En peux-tu douter, maître ? et ne dois-je pas désormais réparer le tort que t’a fait l’un des miens à mon insu ?

— Écoute alors : un complot vient de m’arracher brusquement le pouvoir. J’ai pu échapper à la mort qui m’attendait et j’ai fui me dirigeant vers ma principauté de Micava. Tes domaines sont situés entre Osaka et ma province, ta forteresse domine la mer et elle peut barrer le chemin aux soldats venant d’Osaka, c’est pourquoi je me suis arrêté ici pour te dire d’assembler tes troupes le plus promptement possible et de mettre le pays en état de défense. Ferme le château fort. Je resterai ici où je suis à l’abri d’un coup de main, tandis que mon fidèle compagnon Ino-Kamo-No-Kami (Hiéyas désigna un seigneur de sa suite, celui-ci salua pro-