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en se frappant les cuisses avec ses mains ouvertes, le petit a de l’audace !

En même temps, il leva les yeux vers les femmes penchées hors de la galerie et leur communiqua son impression par un signe de tête.

— Il sera brave, intrépide comme son père, dit l’une d’elles.

C’est alors que l’on vint prévenir le prince de l’apparition sur la route royale d’un groupe de cavaliers.

— Sans doute un seigneur voisin vient me visiter incognito, dit le prince, ou bien ces cavaliers sont simplement des voyageurs qui passent ; en tous cas il n’y a pas lieu d’interrompre la leçon.

L’instructeur fit alors énumérer à son élève les événements qui obligent un homme de noble race à s’ouvrir le ventre : avoir encouru la disgrâce du siogoun, ou reçu de lui une réprimande en public, s’être déshonoré, s’être vengé d’une insulte par l’assassinat, avoir volontairement ou non laissé échapper des prisonniers confiés à votre garde, et mille autres cas délicats.

— Ajoutez, dit le prince d’Ovari, avoir manqué de respect à son père. D’après mon avis, un fils qui insulte ses parents ne peut expier ce crime qu’en accomplissant le Hara-Kiri.