et, dans ton zèle à gouverner l’empire, tu n’y as point pris garde. Le fils de Taïko-Sama est à présent en âge de régner ; ton règne à toi est donc fini, il ne te reste qu’à déposer tes pouvoirs aux pieds du maître et à lui rendre compte de ta conduite, comme je lui rendrai compte de mes actions pendant qu’il était sous notre tutelle.
— Tu ne songes pas à ce que tu dis, s’écria Hiéyas, dont le visage s’empourpra de colère ; tu veux apparemment pousser le pays vers sa ruine ?
— J’ai parlé avec douceur, reprit Mayada, ne me force pas à prendre un autre ton.
— Tu veux qu’un enfant sans expérience, continua Hiéyas sans prendre garde à l’interruption, vienne, avant de s’être exercé d’abord au métier formidable de chef d’un royaume, prendre le pouvoir en mains ; c’est comme si tu mettais un lourd vase de porcelaine entre les mains d’un nouveau-né : il le laissera tomber à terre et le vase se brisera en mille morceaux.
— Tu insultes notre siogoun ! s’écria le prince de Sataké.
— Non, dit Hiéyas, Fidé-Yori lui-même sera de mon avis. Il faut que je l’associe lentement à mes travaux et que je lui indique les solutions possibles des questions pendantes. S’est-il jamais occupé des affaires du