Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 1.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Leur présence chassera peut-être les tristes présentiments qui m’ont obsédé toute la nuit.

Faxibo releva le store et les seigneurs vinrent l’un après l’autre saluer le maître. Hiéyas remarqua que les courtisans étaient moins nombreux que d’ordinaire, il n’y avait là que les princes qui étaient tout dévoués à sa cause et quelques insouciants qui réclamaient une faveur spéciale du régent.

Hiéyas, tout en causant avec les seigneurs, s’avança sur la verandah et regarda au dehors.

Il lui sembla qu’un mouvement inaccoutumé emplissait les cours du palais. Des messagers partaient à chaque instant et des princes arrivaient dans leurs norimonos malgré l’heure peu avancée. Tous se dirigeaient vers le palais de Fidé-Yori.

— Que se passe-t-il donc, dit-il, d’où vient toute cette agitation, que signifient ces messagers emportant des ordres que je ne connais pas ?

Et plein d’inquiétude, il congédia les seigneurs d’un geste.

— Vous m’excuserez, n’est-ce pas ? dit-il, les intérêts du pays m’appellent.

Mais avant que les princes eussent pris congé, un soldat entra dans la chambre.

— Le siogoun Fidé-Yori prie l’illustre Hiéyas de vouloir bien se rendre, sur l’heure, en sa présence, dit-il.